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« J’ai toujours voulu devenir policier. J’ai vite fini dégoûté du métier »

La première fois que j’exerce mon métier de policier, je me dis que ce n’est pas la folie. J’ai 18 ans, je viens d’être diplômé policier adjoint et je prends mon premier poste dans un centre de rétention administrative (CRA). J’y passe de longues heures dans l’attente, sans mission précise. Je me sens inutile. Ma santé mentale décline. Jusqu’à ma démission, près d’un an après mon entrée dans la profession.
Tout me prédisposait à devenir policier. Mes parents ont tous les deux passé des années au sein de la brigade motorisée. Ma mère y est toujours. Sur certaines photos de famille, je suis fièrement assis à l’arrière d’une moto de police. A quel âge mes parents m’ont-ils installé sur ce siège pour la première fois ? Je ne me souviens plus exactement. 4 ans, peut-être 3. J’ai toujours aimé ça, je suis un grand fan de moto. C’est aussi la passion de mes parents. Ils en vivaient et moi, je baignais dedans.
Le métier de mes parents, ce n’est pas que ça. J’ai grandi en sachant qu’ils aidaient les gens. Par exemple, quand ils étaient appelés parce qu’une personne en grande détresse tentait de mettre fin à ses jours, ils la sauvaient à chaque fois. Ou lorsqu’un grave accident de la route avait eu lieu, ils parvenaient à trouver les responsables. Parfois, je voyais mon père et ma mère rentrer du travail cassés de partout. Mais je me disais : « C’est le revers de la médaille. » J’ai toujours eu envie d’aider les gens et de faire le bien. Dans ma famille, c’est un trait de caractère que l’on a.
La police est une vocation. Dès mes 12 ans, je suis sûr de moi. Mon stage de 3e se déroule au sein d’un commissariat. En parallèle de mon baccalauréat dans la filière sciences technologiques, du management et de la gestion, je fais énormément de sport. Trois ou quatre fois par semaine. Du judo pendant douze ans, du football, du tir sportif. Comme la moto, le tir fait partie de ma vie depuis longtemps. Ma mère a été championne de tir sportif de vitesse lors de compétitions internes à la police. Pour ma dixième bougie, elle m’autorise à tirer cinq cartouches avec une arme à feu, lors d’un stage d’entraînement encadré par un moniteur. Cela devient tout de suite une passion que je pratique régulièrement au lycée. J’avais vraiment toutes les prédispositions pour exercer le métier !
Je réussis le concours de policier adjoint l’année de mes 18 ans et de ma terminale. J’ai choisi de passer ce grade, et pas celui de gardien de la paix, car je voulais avoir un pied à l’étrier et un peu d’expérience sur le terrain avant de m’engager durablement.
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